Ouverture du site

Le site internet SA3R s’inscrit dans la continuité des idées développées par le bureau de l’association SAGEP.

Les administrateurs de la nouvelle association (SA3R) sont d’anciens administrateurs de SAGEP qui avaient ouvert des établissements pour personnes avec autisme dans trois départements d’Ile-de-France et qui en prévoyaient d‘autres également, mais qui ont décidé (nous verrons un jour pourquoi) de ne plus en assurer eux-mêmes les responsabilités de la gestion.

Pour autant, nous entendons, dans la continuité des points de vue que nous exprimions précédemment et qui nous sont propres, faire entendre des orientations qui ne trouvent toujours pas d’équivalent dans le monde de l’autisme aujourd’hui, en sortant du conflit destructeur et complètement dépassé entre psychanalyse et comportementalisme. Cette opposition si commode (et qui arrange bien les pouvoirs publics dispensés de s’expliquer sur leurs décisions) est profondément conservatrice car elle fait l’impasse sur les véritables dysfonctionnements de l’accompagnement des personnes avec autisme en France, au point où il n’est pas faux de dire que ceux-ci amènent à une forme de maltraitance par négligence ignorance et conservatisme (qui concerne beaucoup de structures).

Ici, nous parlerons, non seulement de l’insuffisance des moyens financiers consacrés à une politique de l’autisme, mais aussi de l’insuffisance de la formation (aussi bien initiale que continue) des différents professionnels, de l’absence d’une politique volontariste en France pour sortir le secteur médico-social de la routine et du confort intellectuel (le nombre et la formation des directeurs d’établissements est à revoir, ainsi que la formation des cadres : chefs de service, psychologues, etc. ainsi que celle de tous les personnels en charge des personnes accueillies).

Nous aborderons des problèmes de société sur la politique du travail dans notre pays, sur le regard porté sur les personnes handicapées… Nous le ferons en toute liberté, car nous ne dépendons plus des pouvoirs publics pour nos financements. Nous serons donc sans complaisance car notre expérience de gestionnaire nous a donné toutes les clés pour analyser les dysfonctionnements actuels.

Les représentants de l’Etat ne se préoccupent pas de savoir si les personnes avec autisme sont bien accueillies ; leur seule préoccupation est qu’on ne les remette pas en cause en ouvrant le parapluie courageusement à la moindre occasion. On pourrait aller jusqu’à parler de lâcheté et d’irresponsabilité.

Pour le dire simplement, l’Etat est davantage préoccupé à se protéger des scandales et des media que par la réflexion sur les moyens et les réformes nécessaires à la mise en œuvre d’une véritable qualité d’accompagnement des personnes avec autisme.

Ce qui est frappant depuis quelques mois, c’est la connivence de nombreuses associations avec les ministères ou secrétaires d’Etat qui se sont succédé. En défendant un point de vue « politiquement correct », en ne critiquant pas les pouvoirs publics, on essaie de s’attirer les bonnes grâces du monde politique. C’est une tactique à courte vue. Nous défendrons au contraire des points de vue indépendants des orientations politiques (de droite ou de gauche) et ne chercherons pas à faire un lobbying malsain car ce n’est pas ainsi que les choses avancent. On l’a vu dans des débats de l’Assemblée nationale en décembre dernier.

Nous revendiquons notre indépendance et notre liberté de pensée comme nous l’avons toujours fait. Il faut aujourd’hui développer l’esprit critique et surtout ne pas hésiter à interroger les théories « scientifiques » quelles qu’elles soient. C’est ainsi qu’on aidera la science à avancer car c’est sans doute celle-ci qui permettra d’obtenir les résultats les plus significatifs et d’en finir avec les interprétations arbitraires. Pour cela, nous nous intéresserons à tous les protocoles de recherche et nous nous battrons pour rechercher des financements.

Nous avons « choisi » de ne plus gérer car nous avons vu les limites de la gestion : les intérêts particuliers des uns et des autres (directions d’établissements, certains salariés et certaines familles) stérilisent l’action et constituent des freins à la réflexion et à l’innovation.
Nous souhaitons bonne chance à ceux qui ont hérité des responsabilités qui étaient les nôtres, mais nous leur disons également que nous serons exigeants et que ce sont les résultats qui comptent, pas les résultats financiers et la qualité des procédures administratives, mais l’amélioration de la qualité de vie des personnes accueillies, sans oublier surtout les plus fragiles et les plus dépendantes que l’on oublie souvent dans les discours.