PLAN AUTISME 4

Un peu plus de confusion et la fin des enveloppes ciblées médico-sociales ?

Nous mettons pour l’instant un point d’interrogation car il faudrait pour se prononcer disposer de plus d’informations. Le plan que l’on peut trouver et qui n’est pas imprimable est bien maigre (https://issuu.com/ministere-solidarite/docs/180406_ml_pour_dp_autisme_fu_hd_pap/30).

Il apparaît cependant :

  • Dans le discours du Premier ministre, une seule ligne est consacrée aux adultes avec autisme en situation de dépendance : « Certains adultes nécessitent un accompagnement 24 h/24. Longtemps oubliés, longtemps tenus à l’écart de la société, ils méritent aujourd’hui un investissement particulier ». Mais lequel ?

Aucune annonce de crédits qui leur seraient attribués dans le médico-social. Comme nous nous acharnons à le répéter, on ne peut plus accepter la médiocre qualité d’une majorité de FAM et de MAS, mais cela ne veut pas dire qu’il faut enterrer le problème et oublier ceux qui y vivent. Il faut au contraire rendre vivants ces établissements avec un véritable projet de vie même pour les plus dépendants.

Cet enterrement du problème sur un ton de dégoût et de misérabilisme est à nos yeux scandaleux.

  • On élargit encore plus l’autisme à toutes les problématiques neuro-développementales (dont la déficience intellectuelle).

Si cela est intéressant pour des travaux de recherche, indubitablement, c’est par contre très problématique pour nos enfants.

Nous souhaiterions au contraire qu’on sépare mieux les besoins des différentes formes d’autisme.

Ce n’est pas en faisant passer de 1 % à plus de 2 % les personnes concernées qu’on y verra plus clair, au contraire.

Nous continuerons à défendre ceux qui sont les plus atteints, ceux que Mme Veil en 1995 voulait protéger en étant au départ d’une véritable politique gouvernementale de l’autisme.

Des questions se posent les concernant : tirent-ils les profits de la scolarisation telle qu’elle et proposée aujourd’hui ?

On ne peut pas se gargariser de slogans : école inclusive, société inclusive.

Bien sûr les personnes avec autisme ont les droits qu’implique leur citoyenneté pleine et entière, mais les compensations que l’on doit apporter à leur handicap doivent être adaptées à leur état et correspondre à leurs besoins ! C’est pour nous cela le véritable respect qu’on leur doit.

Maintenant il va falloir regarder de très près les mesures proposées et s’interroger sur les stratégies associatives des dernières années qui ont favorisé cette évolution qui à ce stade nous paraît très discutable et n’apporte aucune innovation susceptible d’améliorer le quotidien des personnes les plus handicapées.

C’est probablement le document le plus creux comparé aux autres plans autisme (qui n’ont déjà pas donné beaucoup de résultats concrets) et le moins financé car les chiffres donnés (dernière page du document « issuu ») sont dispatchés sur différents ministères dont l’éducation nationale (ce qui n’était pas le cas dans la présentation des plans autisme précédents). Ce tour de passe-passe n’est pas du tout correct. Répétons cette évidence : il n’y a plus de financement pour les adultes dépendants et dans le même temps on voudrait sortir les personnes avec autisme des hôpitaux psychiatriques adultes !!! Faut-il pleurer, faut-il rire de ce manque de connaissance des problèmes.

Marcel HERAULT – 7 avril 2018